vendredi 21 novembre 2014

Abandonné à soi-même

« lorsque les chefs de Babylone envoyèrent des messagers auprès de lui [le roi Ézéchias] pour s'informer du prodige qui avait eu lieu dans le pays [le recul de l'ombre du soleil de 10 degrés], Dieu l'abandonna [‘azab, « laisser seul » ou « laisser aller » quelqu'un] pour l'éprouver, afin de connaître tout ce qui était dans son cœur. » (2 Ch. 32:31)

Il arrive parfois que Dieu, dans Sa souveraineté, nous laisse seul à nous-même. Oui, vous avez bien lu : Dieu abandonne quelquefois Ses propres enfants, mais non sans raison. Lorsqu'Il le fait, c'est pour dévoiler et rendre visible à nos yeux ce qui jusqu'alors s'avérait encore voilé et invisible pour nos yeux aveugles. Dieu, dans Sa grande bonté, désire ainsi nous sanctifier en nous révélant d'abord ce qu'il y a dans notre cœur, le péché, pour que nous puissions ensuite nous repentir du contenu de ce cœur mauvais. En enlevant Sa main de sur nous, cette main souveraine qui produit en nous le vouloir (la volonté de faire Sa volonté) et le faire (la mise en oeuvre de Sa volonté), Dieu nous laisse suivre le libre cours du penchant mauvais de notre cœur naturellement mauvais, c'est-à-dire notre « vouloir » pécheur, qui consiste à ne pas vouloir faire Sa volonté, et notre « faire » pécheur, qui consiste à ne pas faire Sa volonté.

Lorsque Dieu décide d'enlever Sa main de sur nous, nous tombons donc irrémédiablement dans le péché, car sans Lui, il nous est absolument impossible de vouloir faire Sa volonté ou encore de la faire. Cela n'exclu cependant jamais le fait nous sommes les seuls responsables pour notre péché, puisque c'est volontairement, de notre propre gré, que nous l'avons commis. Ainsi, en abandonnant Ezéchias à lui-même, celui-ci s'est vu tomber dans le péché par sa propre faute, non celle de Dieu – car Dieu ne contraint jamais la volonté de l'homme à pécher, c'est plutôt l'homme qui, volontairement et nécessairement, pèche selon le propre de sa nature pécheresse. En effet, dans le texte qui lui est parallèle (2 R. 20:12-19), il nous est montré qu'Ézéchias, après que Dieu ait retiré Sa main de sur lui, s'est enorgueillit devant les gens de Babylone de tous ses trésors et ses richesses. Dieu le réprimande alors sévèrement pour cet acte d'orgueil qui, bien que flagrant, ne l'était pas encore pour celui-ci.

Ainsi mes frères et sœurs, même lorsque Dieu nous abandonne pour un temps dans le bourbier d'un péché auparavant inconnu de nous, péché qui procède toujours de notre propre chef et de notre propre gré, c'est toujours dans le but de nous amener à la repentance en vue de notre sanctification. Donc, même dans ces moments où notre visage est plongé dans notre vomi d'un péché qui nous était jusque là encore voilé, ces moments-là, ultimement, concoure à notre bien. N'est-ce pas encourageant ? Seulement, que personne ne se méprenne. Ce n'est pas le fait de pécher qui concoure à notre bien, mais de réaliser que nous avions un péché caché dans notre vie afin que nous nous en repentions ensuite – si, bien sûr, Dieu trouve bon de produire en nous cette repentance. N'oublions pas que « c'est afin de connaître [ou de révéler] tout ce qui était dans son cœur » que Dieu a éprouvé Ézéchias en l'abandonnant, ce n'a jamais été dans le but de le laisser pécher pour le simple plaisir de le voir pécher; au contraire, c'à a toujours été dans le but de le corrigé par Sa gracieuse discipline paternelle, « afin que, comme il est clairement enseigné dans Hébreux 12, nous participions à Sa sainteté » (v. 10c).

Lorsque Dieu nous abandonne, ce n'est jamais sans but, Il le fait parce que cela concoure à notre bien. Soyons donc encouragé et louons-le, non pour notre péché en soi – car ce serait une abomination de Le louer pour quelque chose qu'Il déteste au plus haut point et que nous devrions tout autant que Lui détester –, mais pour le fait qu'Il nous révèle nos péchés, ceux que nous n'avions même pas conscience d'avoir, et pour le fait qu'Il nous pousse à nous en repentir, de sorte que, par Sa correction paternelle, nous puissions toujours plus intimement participer à Sa sainteté.


Joël 

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