vendredi 1 août 2014

Riche et Insensé

« Quelqu’un dit à Jésus, du milieu de la foule: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Jésus lui répondit: O homme, qui m’a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages? Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, serait-il dans l’abondance. Et il leur dit cette parabole: Les terres d’un homme riche avaient beaucoup rapporté. Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n’ai pas de place pour serrer ma récolte. Voici, dit-il, ce que je ferai: j’abattrai mes greniers, j’en bâtirai de plus grands, j’y amasserai toute ma récolte et tous mes biens; et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce? Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n’est pas riche pour Dieu. » (Luc 12:13-21)

Cette parabole est pertinente pour nous aujourd'hui en ce qu'elle touche à un sujet universel et actuel pour notre monde occidental, celui de la richesse. Notre société est orientée vers l'atteinte de ce qui est perçu comme étant le but ultime, la richesse brute et tangible, l'accumulation de ressources monétaires et de biens matériels pour son propre bénéfice physique et sa propre gloire. Nous n'avons pas à regarder loin autour de nous, ne suffit parfois que de regarder à soi-même, pour rencontrer une personnalité de type « riche insensé. » Lorsque tel est le cas, l'individu oriente sa vie dans la recherche et l'accumulation de richesse terrestre qu'il considère souvent comme étant légitime. Cette orientation est visible à travers de multiples comportements, dont la prise de décision qui se fait en ligne avec le but de cette personne, mais aussi d'une manière particulière dans le domaine de la prière. C'est principalement sur ce dernier point que se trouve une application appropriée pour le croyant de cette parabole. Car la prière est l'expression des désirs du cœur. Et donc, un cœur orienté vers les richesses matérielles fera naitre des prières dont l'objet se trouve à être les richesses matérielles. À la lumière de cette parabole, il est évident que cette situation n'est point à la gloire de Dieu et ne saurait recevoir une réponse favorable. Tel l'homme qui demanda à Jésus de trancher en sa faveur dans sa situation concernant l'héritage que reçut son frère, le croyant dont le cœur est orienté vers la richesse serait insensé de s'attendre à une quelconque réponse différente de celle que Jésus lui donna. Jésus n'est pas venu pour s'occuper de la richesse terrestre mais bien pour rendre riche spirituellement ceux qui sont pauvres mais qui ont la foi de croire en Christ le Seigneur et en Son œuvre rédemptrice à la croix du Calvaire. La seule richesse qui compte c'est celle obtenue par la foi en Jésus, sans elle tous sont pauvres, tous sont morts. Ainsi prier Dieu afin d'accumuler des richesses terrestres et vaines est au mieux une perte de temps inutile, sinon la démonstration d'une pauvreté spirituelle. Un autre élément que nous démontre cette parabole et qui est également appuyé par l'expérience personnelles de tous, c'est que les richesses terrestre ne sont qu'éphémères. Elles ne durent point. Elles ne peuvent rien garantir car elle ne peuvent elle-même être garanties. Ainsi, fonder sa vie sur elles ne saurait en rien être garant d'une quelconque vie ou plutôt d'un quelconque niveau de vie. Nul ne contrôle sa prospérité personnelle. Il est facile d'oublier cela alors que l'on possède un travail, un bon salaire pourvoyant à nos besoins. Cependant, en un instant tout cela peut être chamboulé. Un accident est si vite arrivé. Un travail si vite perdu. Du jour au lendemain la situation d'une personne peut être dans une perspective complètement différente. C'est pourquoi l'orientation du cœur d'un personne ne se doit point d'être vers les richesses terrestres qui la décevront certainement. Comment remédier à cette situation? Jésus nous donne la réponse : être riche pour Dieu, être riche selon Dieu. D'une certaine manière c'est d'utiliser ses ressources non pour son propre bien personnel mais pour l'œuvre de Dieu. Les biens matériels en soi ne sont pas mal. Il faut cependant être conscient de leur utilité. Nous vivons dans un monde fini et dont les ressources sont limités. Si nous monopolisons les ressources pour nous, nous enlevons des ressources pour d'autres. L'abondance de l'un peut très bien servir à combler le manque de l'autre. Il n'est pas ici question d'un communisme des ressources, mais plutôt d'une entraide entre personnes. Nous ne contrôlons pas les aléas de la vie, cependant notre prospérité personnelle peut servir Dieu en aidant un frère qui vient de perdre son emploi dû à des circonstances hors de son contrôle par exemple. C'est à nous d'être sage avec ce que Dieu nous donne.

Même si la majorité d'entre nous ne construisons plus de grenier afin de contenir nos récoltes, cette parabole ne perd point de son sens en ce que la société environnante est toujours aussi enracinée dans le désir de possession de la richesse matérielle. La réponse de Jésus à cet homme est la même qui nous est donné encore aujourd'hui, rechercher la véritable richesse selon Dieu et non la richesse de ce monde. C'est le combat incessant entre la chair et l'esprit.

Samuel Deroy

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