À qui parlons-nous le plus?
Qui écoutons-nous le plus parler?
Pour moi, c'est moi-même...
Je me parle constamment. Je m'écoute parler également. Et non! Je ne suis pas schizophrène! Nous le faisons tous. Certains en viennent parfois même à se parler à haute voix, je suis de ceux-là. Nous ne le réalisons pas tous par contre! Mais tous ceux qui le réalise agissent en fonction de ce fat. Certains vont essayer de taire cette voix interne. Ils vont parler constamment aux autres ou écouter de la musique, la télévision, la radio. N'importe quoi pour ne pas avoir a subir l'horrible torture de s'entendre parler! Imaginez ceux qui les subissent au jour le jour... C'est pas facile! A l'inverse, il y a ceux comme moi qui tombe dans l'autre extrême. Ceux qui ne parlent pas beaucoup ou peu ou pas du tout. Pourquoi parler avec une autre personne quand son discours interne et tellement plus passionnant? Le fait demeure, le dialogue interne fait partie de notre vie et nous en abusons d'un extrême ou de l'autre. Toutefois, il y a place a une modération, à une bonne utilisation de ce dialogue interne. Et même, il fait partie du plan de Dieu pour notre sanctification! Et oui! La Bible parle de nous qui se parles a nous-mêmes!
Une caractéristique des psaumes c'est qu'ils adressent la vie telle que nous la vivons avec ses combats, ses difficultés, ses expériences troublantes et formatrices. Loin d'être un recueil de chants irréels et irréalistes, ils sont ancres dans l'expérience de la vie de tous les jours. Parmi ces expériences, se trouvent celle de notre dialogue interne.
Nous avons un bel exemple de cela dans les cinq premiers versets du chapitre 103.
« Bénis l'Eternel, mon âme!
Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom!
Bénis l'Eternel, mon âme,
Et n'oublie aucun de ses bienfaits!
C'est lui qui pardonne toutes tes fautes,
Qui guérit toutes tes maladies.
C'est lui qui délivre ta vie de la tombe,
Qui te couronne de bonté et de compassion.
C'est lui qui rassasie de biens ta vieillesse,
Qui te fait rajeunir comme l'aigle. »
(Psaumes 103:1-5)
Ce que je désire faire le temps de quelques lignes c'est regarder le contenu du discours interne du psalmiste, ce qu'il dit à son âme. Également, en quoi cela prend part à notre sanctification. Alors qu'il y a place à une étude de la dynamique de l'exhortation de soi, cela ne représente pas le contenu de notre passage. Ainsi, que se dit le psalmiste?
Il se parle de Dieu. Son contenu est théologique. L'Éternel et
ses attributs sont le fondement et le développement de son discours! Il est saint,
gracieux, miséricordieux, créateur, bon, compatissant. La liste pourrait
facilement s'allonger avec la théologie présente dans le restant du chapitre
103 et qui poursuit le discours intérieur en déplaçant l'accent de soi, de
l'âme, vers l'Éternel. Remarquez le changement dans l'emphase des pronoms qui s'effectue
à partir du verset 6! Le psalmiste porte ses regards, sa pensée, sur son Dieu
et cela, non dans un but passif, non dans une recherche de connaissance, mais
dans un but actif.
Il s'exhorte à agir. Son contenu est pratique. Deux choses
constituent sa demande à son âme : Bénis l'Éternel et n'oublie aucun de ses
bienfaits. Cela découle de sa théologie. Il voit Dieu comme étant Celui qui
bénit. Il se voit d'une manière appropriée face à Dieu. Il reconnaît sa place
dans la relation qu'Il expérimente avec son Créateur. Cela
le pousse à l'action, à glorifier, à bénir Celui qui le bénit! Le psalmiste
possède réellement une juste vision de qui il est, car il reconnaît que malgré
les bénédictions qui lui viennent de Dieu et qui démontrent son appartenance au
peuple de l'Éternel, il vit toujours dans une réalité où le péché est présent.
Il ne désire pas oublier les bienfaits de Dieu. Il désire plutôt rester
reconnaissant des bénédictions de Dieu alors qu'il vit dans un monde où la
réalité porte rapidement à l'autosuffisance et à l'ingratitude envers les bénédiction
du Créateur de l'univers qui sont le fruit de la grâce de Dieu au travers des
désastres, des ravages et de la destruction qu'entraînent notre péché.
Il expérimente la réalité de
sa théologie. Le contenu
est expérimental, il expérimente sa mémoire des implications de sa théologie.
Elle n'est point théorique. Perdue dans le cyberespace des concepts
métaphysiques. Non! Elle est pratique. Fondée dans la vie de tous les jours
dont elle ne se dissocie point. Dieu ne nous demande pas de vivre en dépit des
situations difficiles qui sont dans nos vies. Il désire nous faire la grâce de
montrer Sa miséricorde dans notre détresse et dans nos situations. Il désire
nous montrer qui Il est personnellement. Dieu vit avec nous. Son Esprit réside
en nous. Non pas au-dessus de nous, éloignée de nos circonstances et de nos
situations, mais en nous, avec nous. Nous ne sommes pas seuls face à notre vie.
Christ est avec nous! Ainsi, notre adoration de Dieu ne doit pas être
théorique. Elle doit être pratique. Parce que c'est de cette manière que Dieu
se révèle à nous. Dieu ne nous a pas donné un livre de théologie systématique,
mais plutôt un ensemble de vies, de chants, de chronologies, de problèmes
personnels, de conflits communautaires, de victoires, de défaites, de futurs
brillant, de passé noirs, de présent confus, en bref, des vies dans toutes leurs
réalités tangibles. Une chose les unis tous, Dieu est à l'oeuvre, Se révélant
au travers d'elles et en elles!
Il est axé vers l'Éternel. Le contenu est axé vers l'extérieur. Ce
n'est pas un discours introspectif. Ce n'est pas un monologue sans fin sur ses
problèmes et ses difficultés. Il n'y a que dans les cinq premiers versets que
l'auteur se parle à lui-même, parce qu'au verset 6 il devient tellement épris de
Dieu qu'il ne focalise que sur Lui! Dieu est tellement plus grand pour lui que
ses problèmes et que les bénédictions qu'Il apporte dans sa vie, qu'il ne peut
faire autre chose que se concentrer uniquement sur Lui. Après avoir dit à son
âme de bénir l'Éternel, il ne peut s'empêcher de le faire! Nous passons notre
temps à regarder notre nombril et après nous nous demandons pourquoi Dieu ne
nous intéresse pas! On peut me parler des étoiles et de leur beauté durant des
heures, mais si je ne lève pas les yeux du sols, jamais je n'expérimenterais
personnellement l'émerveillement de leur beauté! Ainsi en est-il de Dieu!
Nous ne pouvons travailler à notre sanctification si
notre pensée est orienté vers nous-mêmes. Ce n'est pas vers un meilleur nous
que Dieu nous mène. C'est à l'image de Christ! Alors que je réfléchis au mot «
sanctification, » l'épître de Jacques me vient en tête. Surtout son emphase sur
la nouvelle nature que Dieu crée dans le croyant. Dieu ne nous appel pas à
devenir meilleur lorsqu'Il nous dit de travailler à notre sanctification. Il ne
nous demande pas de travailler à créer en nous cette nouvelle nature. Dieu là
crée! Il est le Créateur! Ce qu'Il nous demande, c'est de vivre cette nouvelle
nature comme Jacques le rappelle constamment dans son épître. Lorsqu'une chose
est sanctifiée, elle est mise à part pour un usage spécifique. Elle est séparée
des autres. Dieu nous demande d'être saints. D'agir selon notre nouvelle nature
et non selon la nature pécheresse qui caractérise tous les être humains. Cette
séparation pour la gloire de Dieu, cette sanctification, est la vie de la
nouvelle nature. Comme le psalmiste, nous devons nous exhorter à agir en
fonction de notre théologie. Nous sommes de nouvelles créatures. Notre nature
n'est plus celle du péché. Nous devons arrêter d'agir selon notre vieille
nature pécheresse! Nous devons tourner nos regards vers Dieu, vers Celui qui
nous bénit, afin de ne pas oublier aucun de Ses bienfaits! Notre discours
intérieur ne doit pas être un monologue égocentrique, mais plutôt une exhortation
à soi-même, une auto-relation d'aide. Dieu nous demande de faire des efforts
sachant qu'Il nous donne la grâce de les accomplir! Exhortons-nous donc
nous-mêmes à l'instar du psalmiste, afin que nous aussi nous contemplions Dieu
dans nos coeurs. Célébrons Sa gloire alors qu'Il Se révèle à nous dans nos
vies. Témoignons à notre âme Ses bontés envers nous! Servons-le par des pensées
qui le glorifient devant notre âme et qui se traduiront dans nos vies par une
attitude de serviteur qui désire la gloire de son Seigneur, de son Sauveur.
Par la grâce du Dieu Tout-Puissant, vivons la nouvelle
nature!
Samuel Deroy
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