vendredi 12 septembre 2014

La mentalité spectateur dans l'église

« Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. »[1] L'apôtre Paul exprime ici une réalité qui souvent nous échappe, nous sommes en guerre. Chacun de nous qui sommes sauvé faisons partis de ce combat, sans exceptions. Nous devons tous lutter contre un ennemi féroce et inlassable dans ses attaques contre nous. Un ennemi que l'apôtre Pierre compare à « un lion rugissant. »[2] Le combat duquel nous parle Paul et Pierre semble être différent de notre réalité. En effet, si un lion nous attaque, nous le remarquerons assez rapidement! Alors, pourquoi arrivons-nous a oublier la réalité du combat dans lequel nous sommes, si l'ennemi nous attaque tel un lion? C'est parce que l'ennemi, le diable, nous attaque d'une manière pernicieuse et subtile, afin de nous endormir face à la réalité de ses attaques. Arrêtons-nous donc un instant pour observer les différentes facettes de cet attaque du diable contre notre implication dans le combat, soit le mensonge de l'ennemi, la réalité qui devrait être notre, ainsi que notre attitude dans ce combat. 

Abordons tout d'abord le mensonge de notre ennemi. Le but de notre ennemi est simple, nous faire abandonner le combat, nous rendre inutile. Il ne peut nous faire perdre notre salut[3], il en est conscient, et c'est pourquoi il cherche à nous rendre inactif. C'est tout ce qu'il peut faire contre nous, mais c'est suffisant pour lui, car il fait tout en son pouvoir pour nuire à l'œuvre de Dieu. Pendant que nous sommes spectateur du combat, il n'a pas à nous combattre. Il peut donc redoubler d'intensité contre ceux qui sont encore dans la lutte. Mais comment nous amène-t-il à être spectateur? Simplement en nous détournant vers des combats mineurs, pour nous éloigner de plus en plus du réel combat. Illustrons cela d'une manière tangible avec notre situation personnelle dans l'église. La dernière chose que le diable veut nous voir faire est de nous voir impliqués dans notre église, nous voir travailler à l'avancement de l'œuvre de Dieu. Alors, il tentera de détourner notre implication en nous faisant croire que nous en accomplissons déjà beaucoup uniquement en étant présent aux réunions. Il veut faire de nous des spectateurs dans les combats des offrandes, de l'exhortation, de l'évangélisation, de l'entraide, etc. Il commencera par nous arrêter dans ce que nous faisons déjà, pour ensuite commencer à nous faire régresser et s'éloigner de plus en plus du combat principal.

Mais quel est réellement ce combat principal? Quelles sont les vérités bibliques qui définissent l'implication? Répondons d'abord au mensonge du diable qui nous dit que nous sommes de bons combattants, que nous sommes suffisamment impliqués lorsque nous assistons simplement à l'église. Jésus, dans un de ses illustrations, démontre bien la réalité qui devrait être notre. Cette illustration nous est rapportée dans l'Évangile selon Luc :

«Qui de vous, ayant un serviteur qui laboure ou paît les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs: Approche vite, et mets-toi à table? Ne lui dira-t-il pas au contraire: Prépare-moi à souper, ceins-toi, et sers-moi, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu; après cela, toi, tu mangeras et boiras? Doit-il de la reconnaissance à ce serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné? Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. »[4]

Cela contraste énormément avec le mensonge du diable n'est-ce pas? Le diable nous pousse à être spectateur, alors que Jésus nous pousse à l'action. Qui désire être appelé un serviteur inutile? Le diable sait que ce n'est pas notre cas, c'est pourquoi il tente de nous faire croire que nous sommes de bons serviteurs lorsque nous accomplissons peu. Mais Jésus nous ramène à la réalité, nous sommes inutiles lorsque nous accomplissons ce qui nous est demandé. L'adjectif grec « ἀχρεῖος »[5] qui est traduit « inutile » en français est utilisé à deux endroits du Nouveau Testament et se retrouve aussi dans une autre illustration de Jésus, qui nous est rapportée dans l'Évangile selon Matthieu.[6] Dans le passage de Matthieu 25:14-30, Jésus partage la parabole des talents. Le dernier serviteur, celui qui cache le talent que son maître lui à donné dans la terre, est appelé « serviteur inutile. »[7] Quoique cette parabole a pour signification principale le salut et non explicitement l'obéissance des croyants comme le démontre le verset 30 qui déclare que le serviteur inutile est jeté « dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents, » nous pouvons quand même y voir un enseignement sur l'implication à travers les deux autres serviteurs, qui eux, sont des croyants. Ainsi, nous voyons que les deux autres serviteurs ont fait fructifier ce qui leur avait été donné par leur maître. Ils se sont impliqués dans la tâche qui leur avait été donnée. Le Seigneur nous a également donné à chacun au moins un don[8] et de plus,  Il demande plusieurs choses de chacun de nous, c'est à nous d'être fidèle dans ce qui nous est demandé premièrement, puis de rechercher à se donner de plus en plus à Dieu.

Ainsi, ne nous laissons pas berner par les ruses du diable, nous ne sommes pas suffisamment impliqués dans l'œuvre de Dieu. Gardons en tête l'exhortation de Jésus lorsqu'Il nous dit que nous sommes des serviteurs inutiles lors que nous accomplissons ce qui est demandé. Nous sommes imparfait, nous devons toujours penser qu'il y a plus que ce que nous accomplissons qui peut être fait. Dans le combat qui est le notre, aucun orgueil n'est possible, au mieux nous accomplissons ce qui nous est demandé.

Samuel Deroy


[1] Éphésiens 6:11
[2] 1 Pierre 5:8
[3] Romains 8:38-39
[4] Luc 17:7-10
[5] Joseph H. Thayer, « ἀχρεῖος », Thayer's Greek-English Lexicon of the New Testament.
[6] Leon Morris, Luke: an introduction and commentary, The Tyndale New Testament Commentaries, IVP Academic, 2007, p. 281.
[7] Matthieu 25:30
[8] Charles C. Ryrie, ABC de théologie chrétienne, La Maison de la Bible, 2005, p. 420.

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