« Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu,
afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. »[1]
L'apôtre Paul exprime ici une réalité qui souvent nous échappe, nous sommes en
guerre. Chacun de nous qui sommes sauvé faisons partis de ce combat, sans
exceptions. Nous devons tous lutter contre un ennemi féroce et inlassable dans
ses attaques contre nous. Un ennemi que l'apôtre Pierre compare à « un lion
rugissant. »[2] Le
combat duquel nous parle Paul et Pierre semble être différent de notre réalité.
En effet, si un lion nous attaque, nous le remarquerons assez rapidement!
Alors, pourquoi arrivons-nous a oublier la réalité du combat dans lequel nous
sommes, si l'ennemi nous attaque tel un lion? C'est parce que l'ennemi, le
diable, nous attaque d'une manière pernicieuse et subtile, afin de nous
endormir face à la réalité de ses attaques. Arrêtons-nous donc un instant pour
observer les différentes facettes de cet attaque du diable contre notre
implication dans le combat, soit le mensonge de l'ennemi, la réalité qui
devrait être notre, ainsi que notre attitude dans ce combat.
Abordons tout d'abord le mensonge de notre
ennemi. Le but de notre ennemi est simple, nous faire abandonner le combat,
nous rendre inutile. Il ne peut nous faire perdre notre salut[3],
il en est conscient, et c'est pourquoi il cherche à nous rendre inactif. C'est
tout ce qu'il peut faire contre nous, mais c'est suffisant pour lui, car il
fait tout en son pouvoir pour nuire à l'œuvre de Dieu. Pendant que nous sommes spectateur
du combat, il n'a pas à nous combattre. Il peut donc redoubler d'intensité
contre ceux qui sont encore dans la lutte. Mais comment nous amène-t-il à être
spectateur? Simplement en nous détournant vers des combats mineurs, pour nous
éloigner de plus en plus du réel combat. Illustrons cela d'une manière tangible
avec notre situation personnelle dans l'église. La dernière chose que le diable
veut nous voir faire est de nous voir impliqués dans notre église, nous voir
travailler à l'avancement de l'œuvre de Dieu. Alors, il tentera de détourner
notre implication en nous faisant croire que nous en accomplissons déjà
beaucoup uniquement en étant présent aux réunions. Il veut faire de nous des
spectateurs dans les combats des offrandes, de l'exhortation, de
l'évangélisation, de l'entraide, etc. Il commencera par nous arrêter dans ce
que nous faisons déjà, pour ensuite commencer à nous faire régresser et s'éloigner
de plus en plus du combat principal.
Mais quel est réellement ce combat
principal? Quelles sont les vérités bibliques qui définissent l'implication? Répondons
d'abord au mensonge du diable qui nous dit que nous sommes de bons combattants,
que nous sommes suffisamment impliqués lorsque nous assistons simplement à
l'église. Jésus, dans un de ses illustrations, démontre bien la réalité qui
devrait être notre. Cette illustration nous est rapportée dans l'Évangile selon
Luc :
«Qui de vous, ayant un serviteur
qui laboure ou paît les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs:
Approche vite, et mets-toi à table? Ne lui dira-t-il pas au contraire:
Prépare-moi à souper, ceins-toi, et sers-moi, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu;
après cela, toi, tu mangeras et boiras? Doit-il de la reconnaissance à ce
serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné? Vous de même, quand vous
avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs
inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. »[4]
Cela contraste énormément avec le mensonge
du diable n'est-ce pas? Le diable nous pousse à être spectateur, alors que
Jésus nous pousse à l'action. Qui désire être appelé un serviteur inutile? Le
diable sait que ce n'est pas notre cas, c'est pourquoi il tente de nous faire
croire que nous sommes de bons serviteurs lorsque nous accomplissons peu. Mais Jésus
nous ramène à la réalité, nous sommes inutiles lorsque nous accomplissons ce
qui nous est demandé. L'adjectif grec « ἀχρεῖος »[5]
qui est traduit « inutile » en français est utilisé à deux endroits du Nouveau
Testament et se retrouve aussi dans une autre illustration de Jésus, qui nous
est rapportée dans l'Évangile selon Matthieu.[6]
Dans le passage de Matthieu 25:14-30, Jésus partage la parabole des talents. Le
dernier serviteur, celui qui cache le talent que son maître lui à donné dans la
terre, est appelé « serviteur inutile. »[7]
Quoique cette parabole a pour signification principale le salut et non
explicitement l'obéissance des croyants comme le démontre le verset 30 qui
déclare que le serviteur inutile est jeté « dans les ténèbres du dehors, où il
y aura des pleurs et des grincements de dents, » nous pouvons quand même y voir
un enseignement sur l'implication à travers les deux autres serviteurs, qui
eux, sont des croyants. Ainsi, nous voyons que les deux autres serviteurs ont
fait fructifier ce qui leur avait été donné par leur maître. Ils se sont
impliqués dans la tâche qui leur avait été donnée. Le Seigneur nous a également
donné à chacun au moins un don[8]
et de plus, Il demande plusieurs choses
de chacun de nous, c'est à nous d'être fidèle dans ce qui nous est demandé
premièrement, puis de rechercher à se donner de plus en plus à Dieu.
Ainsi, ne nous laissons pas berner par les
ruses du diable, nous ne sommes pas suffisamment impliqués dans l'œuvre de
Dieu. Gardons en tête l'exhortation de Jésus lorsqu'Il nous dit que nous sommes
des serviteurs inutiles lors que nous accomplissons ce qui est demandé. Nous
sommes imparfait, nous devons toujours penser qu'il y a plus que ce que nous
accomplissons qui peut être fait. Dans le combat qui est le notre, aucun
orgueil n'est possible, au mieux nous accomplissons ce qui nous est demandé.
Samuel Deroy
[1] Éphésiens 6:11
[2] 1 Pierre 5:8
[3] Romains 8:38-39
[4] Luc 17:7-10
[6]
Leon Morris, Luke: an introduction and commentary, The Tyndale New
Testament Commentaries, IVP Academic, 2007, p. 281.
[7] Matthieu 25:30
[8] Charles C. Ryrie, ABC
de théologie chrétienne, La Maison de la Bible, 2005, p. 420.
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