lundi 18 juin 2018

L'AUTOFLAGELLATION OU LA GRÂCE

Bonjour frères et soeurs

Mon titre vient d'une méditation sur ma vie personnelle. Je regarde en arrière et dans mon cœur pour voir ce combat puissamment à l’œuvre. C'est peut-être une réalité pour vous aussi ou peut-être vous avez déjà laissez faire. Pour ma part, le tout s’est manifesté par une lutte; entre reconnaître ma laideur pécheresse et comprendre la grâce débordante de Dieu.

D'un côté, j'ai longtemps baigné dans cet apitoiement d'incapacité. Le cri de cœur : «indigne, je suis totalement indigne pour servir Dieu !» Toujours focalisé sur ma faiblesse ou mon péché trop grand pour moi. Je cherchais le confort dans ce qui donne beaucoup et demande si peu. Souvent, je m'abandonnais à ce qui me cajolait et minouchait ma chaire. Comme de se faire tenir dans le bras de quelqu'un et se faire dire : tout va bien aller ! Je restais pris dans cette position de fétus qui ne me demandait aucun effort sauf celui d'être triste de mon sort. J'étais content de recevoir de l'approbation même si elle était rare. Je me régalais de tout ce qui justifiait ma conduite et ne m’obligeait en rien. J'aimais mieux rester à terre en train de me frapper la poitrine en disant : je suis bon à rien ! Tout en espérant recevoir les acclamations de "bon travail" sans devoir m'engager trop.

De l'autre côté; j'ai résisté à la grâce de bénédiction. Cette faveur imméritée qui proclame : «tu es plus que vainqueur, donc vas vaincre maintenant!» Je fuyais les responsabilités que demandent la force et la capacité divine. En d'autres mots, je voulais les dons, mais je ne voulais pas me forcer pour nourrir ces dons. Je ne voulais pas être extrême, zélé ou radical ; parce qu'il y avait trop à faire. Je ne voulais pas les claques dans la face ou le coup dur qu'une vie dédiée à Dieu peut obliger. Pourquoi me tenir fermement debout ; si je pouvais devenir une cible plus visible. Si tu déranges le statu quo, tu vas te faire déranger en retour. Je ne voulais pas les critiques et réprimandes liées au cri provocateur. Je n'aimais pas la guerre et les blessures reliées aux vrais efforts.

Tristement, je ne crois pas être le seul. Même si votre appel ne me ressemble pas, votre cœur pécheur est comme le mien. Il est plus plaisant de recevoir la pitié ou la miséricorde que la grâce. Parce que la pitié te laisse dans ton état d’apitoiement, mais la grâce te demande d'agir. La pitié te flatte dans le dos et t'encourage telle que t'es. La grâce t'oblige de changer par la puissance qu'elle te donne. La pitié te permet de t'auto flageller et aussi de proclamer; comment tu es inutile. La grâce te présente tes capacités et responsabilités. La pitié tourne tout vers toi pour t'aider. La grâce te demande de t'oublier toi-même pour les autres. La pitié va justifier ton immaturité. La grâce te donne une maturité, par laquelle tu deviens redevable. Mes paroles sont vraiment dures, mais soyons honnêtes; ils sont vrais. Au moins, ils sont vrais dans ma vie.

Martin Labonté

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